jeudi 25 février 2010

Tribune



" Faire converger la gauche "


La gauche et singulièrement les socialistes doivent être les artisans d’une vaste coalition de progrès. L’heure n’est pas à la division, à la collection narcissique des différences et encore moins au sectarisme. Nous aurons à faire des choix qui marqueront notre véritable entrée dans le XXIe siècle. Nous n’avons pas à traverser une mer calme ; les vents sont contraires, souvent violents et des économies entières et même des Etats menacent déjà de faire naufrage. Le monde globalisé est une addition de mondes fragmentés. Le fiasco de Copenhague est symptomatique des limites de la gouvernance du monde.



Comme toujours dans ces périodes d’épreuves, il faudra faire l’inventaire du principal et de l’accessoire. Que ce soit sur la question essentielle du maintien des retraites, de l’emploi et de la formation, du droit des salariés à un patrimoine, du droit à l’éducation et de l’accès aux soins pour tous, de la prise en charge du grand âge comme de la sauvegarde de notre environnement, les défis à relever sont connus et immenses.

Seule une puissante et large majorité politique pourra les relever. Si des adaptations de notre système social sont à accomplir, ce ne peut être que pour l’améliorer. On ne sauvegarde pas le progrès au prix d’une régression marquée par la précarité des statuts et des revenus. Une réforme fiscale ambitieuse et équitable devra garantir l’effort de tous et d’abord de ceux qui peuvent le plus. La solidarité n’est pas une punition. La mobilisation sociale exigée demandera une démocratie partagée. Une nouvelle République, appelons-la VIe, doit mettre un terme à l’hyperprésidence et instituer un véritable pouvoir parlementaire, donner enfin son indépendance à la justice et traduire le pluralisme des médias dans les faits, associer enfin les citoyens à la prise de décision publique.

Le temps n’est plus aux pusillanimités politiciennes, ni aux jeux d’appareils artificiels, ni aux polémiques dégradantes. Nous aurons besoin de l’énergie de tous.

Il faut s’unir ! Nous devons réfléchir et proposer, tous ensemble, enfin dégagés des rapports de force qui n’ont rien à voir avec l’exercice de la pensée. L’élection présidentielle de 2012 et l’élection législative doivent être gagnées par tous ceux qui souhaitent réformer la société, la gauche, toute la gauche, socialistes, radicaux, communistes, les écologistes, les démocrates du centre et jusqu’à ceux pour qui le gaullisme signifie le refus de la soumission de l’Etat aux intérêts particuliers.

C’est la question démocratique qui détermine les alliances, pas l’inverse. La question démocratique gouverne la question sociale. Le dire ainsi rompt avec un confort du passé, devenu conformisme. Les régionales doivent être le banc d’essai de cette convergence pour que le rassemblement de toutes les forces au deuxième tour permette une victoire qui en annonce d’autres.

Tribune publiée dans Libération.

Signataires : Jacques Auxiette, Jean-Louis Bianco, Frédérique Bredin, Gérard Collomb, Thierry Coursin, Marc Daunis, Jean-Yves Le Drian, Vincent Feltesse, Aurélie Filippetti, Gaëtan Gorce, Jean-Pierre Masseret, Jean-Pierre Mignard, Jean-Jack Queyranne, François Rebsamen, Thierry Repentin, Monique Saliou, Gilles Savary, Jean-Marc Todeschini.

4 commentaires:

Patrick a dit…

Bonjour,
Les Socialistes Pour la Vie sont-ils convoqués dans ce mouvement de convergence ?

Patrick a dit…

Pardon, j'oublie de mentionner le lien vers les Socialistes pour la Vie :
http://socialistespourlavie.blogspot.com/

Bien à vous

Claude JEANDEL a dit…

Monsieur le Senateur-Maire,

Permettez-moi de vous interpeller quelques secondes sur les dernières actualités qui agittent le monde politique. L'ivresse de la victoire facile ne doit pas amener à faire des bétises comme le Grand Stade et le voyage à Montpellier que je ne comprends pas.
Car ce que je n'accepte pas ce sont ces outrages de langage de Georges Frêche Je me souviens qu'il a traité les harkis de sous hommes et cela je ne l'avale pas comme j'ai pu le dire en commentaire le 23 février sur le blog de Romain Blachier .

Recevez, Monsieur le Sénateur-Maire l'expression de mes respectueuses salutations.

Claude JEANDEL


Romain, bonsoir,

D'abord pour te dire que si il y a de belles femmes en Languedoc Roussillon, dans ma région d'origine La Lorraine, il y en a aussi de belles qui ont du caractère et solide comme le Chêne des Vosges, département de mes parents.

Sur ce, quittons la femme et parlons politique ce qui est presque la même chose.

Gérard Collomb est quelqu'un que je respecte mais l'ivresse de la victoire trop facile lui fait faire quelques bétises.

Il en est ainsi pour le projet de Grand Stade mais aller à Montpellier soutenir M. Frêche me parait bizarre.

En effet, je n'avale pas les propos que M. Frêche a tenu sur les harkis en les traitant de sous-hommes. Dois-je faire une similitude lorsqu'Hitler disait que les juifs étaient des sous-hommes?

Ce genre de comportement, j'en ai horreur, car il discrédite non seulement le bonhomme mais cela c'est son affaire, mais ce qui est plus grave discrédite le politique et la politique.
Une fois de plus, c'est la démocratie qui est touchée. je crois qu'il faut de temps en temps élever le niveau politique. Il me semble que dans cette campagne des régionales,l'on soit tombé bien bas, au niveau du caniveau.

Pour une fois je suis d'accord avec M.Aubry qui je crois est la grande copine de Gérard Collomb: il vaut mieux perdre une région que son âme .

Dommage que le PS s'y soit pris un peu tard !

Gaullistement

Claude JEANDEL

Regards Croisés a dit…

Totalement d'accord avec cet appel, Monsieur le maire!
Deux étudiants lyonnais (à l'ENS) tentent de lui donner une consistance programmatique: c'est sur http://regardscroises.over-blog.fr
Bonne lecture!