lundi 9 février 2009

Commémoration



" Williamson : des paroles pas dignes d'un homme... "


Nous avons commémoré, hier, le 66e anniversaire de la Rafle de la rue Sainte-Catherine. Chaque année, je participe à cette cérémonie organisée en mémoire des 86 Juifs arrêtés dans les locaux de l’Union Générale des Israélites de France par Klaus Barbie et ses agents

Lors de mon discours (cliquer ici), j’ai rappelé que sans les lumières du passé, il n’y a pas d’avenir possible, que les progrès et la justice naissent toujours dans la conscience des réalités de l’Histoire. Il en va de notre identité, du modèle de société et de civilisation que nous voulons léguer à nos enfants.

Pour la Gestapo, cette descente de la rue Sainte-Catherine visait à accélérer les cadences des déportations. Ce 9 février 1943, 86 personnes furent arrêtées. Violentés, humiliés, entassés dans des camions la nuit tombée, tous furent jetés au fond des cachots du Fort Lamothe. Seuls deux purent s’échapper. 84 furent internées à Drancy puis déportées. 78 périrent dans l’enfer d’Auschwitz-Birkenau.

Ces victimes rejoignent le décompte macabre des 76.000 Juifs déportés de France, des 6 millions de Juifs d’Europe exterminés au cours de la Seconde Guerre Mondiale.

Dans la période troublée où nous vivons, n’oublions jamais que tous les discours incitant à l’intolérance, au rejet de l’autre, à la violence, puisent toujours aux mêmes sources.

C’est pourquoi, les paroles de Monseigneur Barbarin s’indignant des propos scandaleux de l’évêque Richard Williamson niant l’existence des chambres à gaz étaient si importantes. « Ces propos ne sont pas ceux d’un chrétien » disait-il ! J’ajouterai, elles ne sont pas celles d’un homme, tout simplement.

En prenant une position ferme contre ces déclarations négationnistes, Monseigneur Barbarin rappelait qu’à Lyon, le dialogue et l’amitié entre les grandes familles spirituelles étaient au cœur de nos valeurs et que nous partageons ensemble la volonté de construire une société de paix.

C’est cette volonté de construire, malgré tous les obstacles, un pays qui rassemble, un pays qui unit, un pays dont tous les habitants se sentent également respectés, qui continuera de guider l’action de notre municipalité.



5 commentaires:

Anonyme a dit…

Bravo à Barbarin pour cette position courageuse. Au Pape maintenant de nous dire clairement ce qu'il pense du négationniste Williamson.

Anonyme a dit…

M. le Maire,
Merci pour ces paroles apaisantes que vous avez prononcées dimanche matin. J'étais dans l'assemblée et j'ai été très émue de cette cérémonie à la fois très solennelle et très profonde. Bravo à la mairie de Lyon d'avoir pris cette commémoration à bras le corps.
Bien cordialement
Marie-Hélène

Anonyme a dit…

Un devoir de mémoire, c'est un vrai travail individuel et collectif pour surmonter tous les intégrismes , toutes les haines de celui ou celle qui ne nous ressemble pas.
Ces dates phares, et l'implication municipale nous aident effectivement à travailler sans relâche pour faire prévaloir des valeurs d'humanité .
Pour être vraiment porteuses d'avenir, elles sont aussi l'occasion de rappeler que la haine de "l'autre" rend aveugle et sourd et que dramatiquement cela conduit à "reproduire les souffrances du passé" à l'encontre de ceux qui n'ont pour seul tort que de vouloir exister.
Simone

Anonyme a dit…

D'accord avec Simone.
Serge

Anonyme a dit…

Un discours qui est le bienvenu (belle citation de V. Hugo). La tolérance (absence de préjugés) et l'ouverture d'esprit sont des forces qu'il faut brandir afin que ne se renouvellent pas les atrocités du passé.
U n salut également à Mgr Barbarin pour sa position