" De l’utilité d’un recul "
Ce devait être un des piliers de la rénovation du PS avec les primaires. Le bras de fer engagé par Martine Aubry sur la fin du cumul des mandats dès 2011 a fait long feu. Ainsi en a décidé la première secrétaire du parti qui a finalement entendu notre parole et renvoyé ce projet après… les présidentielles de 2012.
Pour moi qui ai été un des plus fervents partisans de cette ligne politique, – et ça n’est pas à vous, chers lecteurs de mon blog, que je l’apprends ! – ce recul était nécessaire. Car à coup sûr, s’appliquer cette règle de façon unilatérale, c’était courir le risque de priver la gauche d’une victoire historique en 2011. Or, si jamais le Sénat devait basculer, comme nous sommes un certain nombre à le croire, ce serait un signal fort envoyé à Nicolas Sarkozy avant la course aux présidentielles. Il y avait donc une première motivation très pragmatique dans notre approche.
Ma conviction va au-delà. On a vu lors de ces débats (souvent passionnés) qu’il était de bon ton de jeter l’anathème sur ces "cumulards", autrement désignés sous le vocable méprisant de "barons locaux". D’affreux élus qui non contents de régner sur leurs "fiefs provinciaux" entendraient s’immiscer dans les cours parisiennes ! Voilà la petite musique que certains professionnels de la politique se sont mis à jouer, convainquant au passage une partie des médias. La réalité est différente. Car derrière ce type de discours se cache un enjeu bien plus crucial qui mérite de dépasser le stade de la démagogie .
Pour moi qui ai été un des plus fervents partisans de cette ligne politique, – et ça n’est pas à vous, chers lecteurs de mon blog, que je l’apprends ! – ce recul était nécessaire. Car à coup sûr, s’appliquer cette règle de façon unilatérale, c’était courir le risque de priver la gauche d’une victoire historique en 2011. Or, si jamais le Sénat devait basculer, comme nous sommes un certain nombre à le croire, ce serait un signal fort envoyé à Nicolas Sarkozy avant la course aux présidentielles. Il y avait donc une première motivation très pragmatique dans notre approche.
Ma conviction va au-delà. On a vu lors de ces débats (souvent passionnés) qu’il était de bon ton de jeter l’anathème sur ces "cumulards", autrement désignés sous le vocable méprisant de "barons locaux". D’affreux élus qui non contents de régner sur leurs "fiefs provinciaux" entendraient s’immiscer dans les cours parisiennes ! Voilà la petite musique que certains professionnels de la politique se sont mis à jouer, convainquant au passage une partie des médias. La réalité est différente. Car derrière ce type de discours se cache un enjeu bien plus crucial qui mérite de dépasser le stade de la démagogie .
La France est un Etat ultra centralisé. Si cumul il y a, c’est que contrairement à des pays comme l’Allemagne, aucune décision ne peut l’emporter sans que cela ne passe par Paris. C’est pourquoi la solution se trouve dans une réforme globale du mode de fonctionnement de nos institutions. Ceux qui ces dernières semaines agitaient les débats sur le non-cumul doivent réviser notre constitution. Car jusqu’à présent, en France, c’est le Sénat qui représente les collectivités territoriales.
Jusqu’au jour, je l’espère, où revenue aux responsabilités, la gauche reprendra le flambeau qu’au début des années 80, elle avait allumé en lançant la première vague décentralisatrice. Pour en arriver là, donnons-nous les moyens de l’emporter dans les urnes, auprès de nos concitoyens, par le bienfondé de notre projet politique. Sachons méditer la pensée du grand Jaurès quand il disait : "Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire, c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe et de ne pas faire écho aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques".
10 commentaires:
Je partage l'analyse éclairée ! Le débat sur le cumul ne passionne pas les foules. Personne ne se sent vraiment concerné. Par contre je trouve qu'un vrai débat de fond sur la réforme de nos institutions serait bienvenu. Le PS pourrait en faire un des grands axes de son projet pour moderniser la France et mettre en avant le rôle des grandes métropoles.
Arnaud Benhamou
Adjoint au maire du 3e
baron ça vous vexe ??? ou c'est local qui vous gêne M. Collomb ?
Je suis franchement ni pour ni contre cette démarche, je suis par contre excédé par l'indisponibilité récurrente des élus pour venir rencontrer les gens de terrain qui ont besoin de voir leurs élus. Alors y a t'il une relation de cause à effet avec les règles du cumul (des agendas) je vous laisse seul juge.
Claude Dilas
Ce texte est parfait ! Bravo.
Bravo ; je m'exprimais dans les mêmes termes sur mon blog le 6 septembre dernier:
http://dominiquegambier.typepad.fr/journal/2009/09/combat.html
Monsieur Collomb, n'en vous déplaise, les Lyonnais (et les français) préfèreront toujours aux petits marquis en cour à Solférino les barons aux pieds dans la glaise..
@grand lyonnais : ce que tu écris est incompréhensible. Merci de préciser.
Citation bien choisie et qui tombe à pic (cf actualité) : stop aux dictats des ignorants irresponsable, à l'hypocrisie des suffisants et à la lacheté des profiteurs!
Dommage pour la rénovation. Notre première secretaire avait raison de faire de son parti un exemple pour les autres. C'est à son honneur de calmer le jeu (au regard de la véhémence de vos divers propors M. Collomb)pour que la gauche gagne en 2012.
Votre image en ressort encore dégragdée (OL land, retraites,...). Vous qui fustigez toujours le parisianisme, je vous sens de plus en plus proche de l'UMP...... parisien (prochain trophé de l'ouverture?)
comment vous sentez les primaires ? arnaque ? hold up ? trahison ?
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