"Le Grand Lyon, première agglomération sur le chemin des objectifs
européens."
Alors que les États sont réunis actuellement à Durban, j'ai présenté hier
le plan d'actions partenarial pour le climat de l'agglomération lyonnaise. Et
je crois que les débats de Durban montrent combien il est urgent d'agir si nous
ne voulons pas qu'il ne soit trop tard.
Jacques Léone |
Agir, mais pas n'importe comment : ce plan d'actions résulte d'une
démarche inédite. Pour la première fois en Europe, les grands acteurs d'une
agglomération se sont mis autour de la table pour établir ensemble la
manière dont ils allaient pouvoir atteindre collectivement l'objectif
européen de réduction de 20% des émissions de gaz à effet de serre d'ici à
2020. Cette démarche collaborative était essentielle à mes yeux, la
collectivité publique ne contrôlant qu'un quart des émissions. Faire sans les
acteurs privés, c'eût été alors un leurre, une simple opération de
communication. C'eût été également se priver de nombreuses solutions, les
discussions ayant montré que les grands groupes n'étaient pas les moins
inventifs en matière d'écologie.
Mais si 2020 est une première étape, nous pensons déjà à 2050, et à la
division par quatre de nos émissions.
Pour parvenir à ce résultat, nous devrons réaliser d'importants sauts
technologiques, nous devons faire qu'écologie et économie retentissent en commun.
Il faudra (par exemple) inventer la voiture électrique, alimentée par les
énergies renouvelables, ou être en capacité de récupérer l'énergie produite par
nos usines pour la redistribuer aux ménages. En un mot, la révolution
écologique sera industrielle. Et les pays qui parviendront les premiers à
réaliser ses innovations, qui feront les Facebook, les Apple, et les Google
verts de demain prendront un temps d'avance sur le marché mondial.
En ce domaine des cleantech, des technologies propres, l'agglomération
lyonnaise a une carte à jouer.
Avec des pôles de compétitivité comme Axelera (chimie verte) ou Lyon Urban
Truck&Bus (transports intelligents), avec la plus grande proportion
européenne de projets de réseaux électriques intelligents (smart grids),
nous construisons actuellement le potentiel d'innovation qui nous positionnera
demain en tête de l'économie de l'environnement.
Cette mutation, je l'organise à l'échelle de l'agglomération en pleine
collaboration avec mon vice-président Bruno Charles, preuve qu'il y a des
écologistes avec lesquels on peut bien travailler. Au contraire, à la région
Rhône-Alpes, les élus écologistes votent contrent le soutien à nos pôles de
compétitivité qui sont souvent les fers de lance de la révolution industrielle
verte.
Il y a donc deux visions qui s'affrontent. La première, progressiste, qui
prépare l'avenir. La seconde, conservatrice, hostile au progrès industriel et
qui s'arroge pourtant le monopole de la parole sur l'écologie.
Eh bien, parce que nous estimons que l'avenir de notre planète vaut
plus que des paroles, nous voulons, nous, comme l'écrivait le poète latin
Térence, donner, par les actes, « de la force aux paroles ».
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