mardi 11 janvier 2011

Interview


" Les Scoops du Grand Lyon "

J'étais hier matin le premier invité de l'année des Scoops du Grand Lyon, l'émission qu'anime Gérard Angel sur Radio Scoop. Cliquez ici pour podcaster cette interview que je vous propose également ci-dessous dans sa version retranscrite.

Radio Scoop : "A propos des primaires socialistes : êtes-vous frappé par une sorte de syndrôme "Michel Noir" qui voudrait qu'un Maire de Lyon se rêve Président de la République ?"
Ce n'est pas ce qui me fait courir. Simplement je pense que nous allons vers une alternance que je voudrais réussie. En effet on s'aperçoit aujourd'hui que la France est dans une situation extrême. A partir de là il convient de mener des politiques lucides !


Donc vous êtes candidat aux primaires, c'est ce que vous avez sans le dire, confirmé lors de vos vœux lundi dernier ?
J'attends surtout le retour de DSK. Je pense qu'il est l'homme de la situation parce qu'ayant une vue à la fois des problèmes du monde, de ceux de l'Europe et de notre pays, il peut, s'il revient, permettre que notre pays reparte dans une ligne positive. On voit bien par exemple aujourd'hui que par rapport à l'Allemagne nous perdons sur un certain nombre de terrains. C'est une ligne qui soit à la fois forte du point de vue économique, qui nous remette dans l'innovation, qui apure nos dettes publiques dont nous avons besoin.

Vous avez parlé beaucoup d'économie. Mais pas un mot sur la sécurité qui est quand même l'un des problèmes majeurs de notre société. Les Lyonnais l'ont vu au moment des évènements de l'automne où il y a eu des émeutes en centre-ville. D'une façon générale l'insécurité est grandissante dans notre pays...
C'est un des points que je vais aborder dans le livre que je sors fin février. Je pense que nous sommes dans une situation qui n'est pas plus facile que celle de notre économie. On ne pensait pas que Nicolas Sarkozy était un grand économiste. Par contre, sur les problèmes de sécurité, on pouvait penser qu'il allait agir fortement et réduire l'insécurité. On s'aperçoit que ça n'est pas exactement le cas et l'on assiste à une montée de la violence. On le voit encore hier, à Lyon, avec cette personne qui se fait poignarder à la sortie d'une boulangerie. Cette montée de la violence est extrêmement inquiétante.

Autre défi, l'écologie, qu'il va falloir relever... On peut s'étonner des mauvaises relations que le Maire de Lyon peut avoir avec les Verts. Vous avez même "viré" un de vos adjoints verts il y a tout juste un an parce que vous ne vous entendiez pas bien avec lui ?
L'écologie aujourd'hui est à la croisée des chemins : il y a à la fois une écologie je dirais quelque peu "moralisante", de protestation, qui empêcherait toute action. Puis il y a ceux qui agissent. Par exemple, je crois que les Etats-Unis sont en train de faire une nouvelle révolution industrielle comme ils avaient réussi celle des NTIC. Ils sont justement en train de procéder à une nouvelle révolution sur le terrain des "technologies vertes" qui vont transformer notre futur et nous permettre de reprendre en main le développement de la planète. C'est ça le véritable problème. Il y a des écologistes qui sont dans la voie que je viens d'indiquer avec lesquels l'entente est parfaite. Puis il y en a d'autres qui sont plus dans la protestation morale et qui, d'une certaine manière, recyclent une forme de gauchisme dans l'écologie.

L'écologie serait quelque chose de trop sérieux pour la laisser aux écologistes ?
En tout cas cela demande que ceux qui prennent au sérieux l'écologie, qui veulent qu'elle soit demain au centre du développement économique de notre pays, s'en occupent un peu.

Dans vos vœux vous avez évoqué - et c'est un problème majeur de notre société - la défiance des citoyens envers ceux qui leur apparaissent détenteurs de l'autorité et du pouvoir et vous en appelez à un changement des comportements. Qu'allez-vous vous-même changer cette année dans votre comportement ? 
Je vais essayer de continuer à agir avec rigueur. Je crois que depuis dix ans que je suis Maire de Lyon, depuis trente ans que je suis dans la vie politique, j'essaie d'être rigoureux, d'avoir un train de vie correspondant à celui des classes moyennes, donc de faire attention, d'avoir une rigueur dans l'action qui, je crois, est assez forte et que personne ne remet véritablement en cause.

Alors justement l'un des changements ça ne serait pas d'arrêter d'augmenter les impôts ? Vous allez le faire ce soir au Grand Lyon, vous l'avez fait déjà l'année dernière à la Ville de Lyon...
Non, on l'a fait il y a deux ans, en début de mandat à la Ville de Lyon, et puis cette année il se trouve que la seule ressource du Grand Lyon était la taxe professionnelle qui a été supprimée. Donc nous devions augmenter cette taxe pour continuer à investir massivement. Comme elle n'existe plus, il se produit ce que j'avais dénoncé à l'époque : ce qu'on ne peut plus faire au niveau de l'entreprise on le fait sur les particuliers avec une augmentation modeste qui va se situer entre 8 et 30 € par foyer fiscal (...).

A propos du Grand Stade : pouvez-vous comprendre que ceux qui sont en désaccord avec vous peuvent être de bonne foi ? Quand on vous entend parler de vos adversaires on a l'impression que c'est épouvantable alors que finalement ils peuvent très bien avoir des raisons que vous ne partagez pas ! Monsieur Meunier est peut-être de bonne foi ? 
Ecoutez monsieur Meunier est sans doute de bonne foi mais sur des idées qui m'apparaissent dangereuses. Sur le Grand Stade et sur le reste : quand je vois les déclarations de monsieur Meunier par rapport à l'état de la France, par rapport à la situation des étrangers dans notre pays, par rapport à sa carte de vœux... On est dans le paroxystique ! Moi je n'avais jamais vu ça dans ma vie politique depuis très longtemps. On est sur des tendances, vous voyez, un peu sur la dérive qui peut exister aux USA dans les Tea Parties, cet espèce de poujadisme, de démagogie populiste qui conduit aux pires difficultés.

Sur le Grand Stade êtes-vous confiant, dans l'année qui vient, que vous arriverez à mener à terme ce projet ?
Oui bien évidemment. Soit le gouvernement a envie que l'Euro 2016 se fasse et dans ce cas-là il y aura un stade au Grand Lyon, soit effectivement on n'aura pas l'Euro 2016. Mais ça, évidemment, c'est une autre histoire que je ne voudrais pas écrire !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

bonneannée

Anonyme a dit…

je suis d'accord avec vous sauf sur monsieur Meunier : vous ne devriez même pas parler de luii parce que ça lui donne une importabnce qui'l ne merite mpas