" Le projet du PS, c’est une auberge espagnole "
Voici l'interview publiée dans France-Soir, ce week-end, où je réponds aux questions d'Anita Hausser sur le PS. Bonne lecture à tous et merci de vos commentaires que je prends toujours soin de lire avec un grand intérêt.
Vous êtes sénateur et maire de Lyon et vous surprenez par votre omniprésence sur la scène nationale. Songez-vous sérieusement à être candidat à la candidature pour 2012 ?
Je pense que la gauche va gagner en 2012, et je voudrais que ce soit sur des positions intelligentes. Jeune député, j’ai vécu 1981 : après avoir tenu des discours maximalistes, on a très vite été obligé de mener des politiques contraires aux promesses initiales. Nicolas Sarkozy est arrivé au pouvoir, lui aussi, avec des formules magiques. Aujourd’hui, il est très en-deçà, et c’est pour cela qu’il déçoit autant ! Avec les difficultés économiques actuelles que nous rencontrons, je pense qu’il vaut mieux coller aux réalités. La Grèce est là pour nous rappeler que, sans politique économique forte, lorsqu’on accumule les déficits et qu’on vit au-dessus de ses moyens, cela finit par se retourner contre vous ! C’est pourquoi je pousse pour affirmer, au sein du PS, une pensée social-réformiste. J’estime l’incarner et je serai donc – je vous le confirme – candidat à la candidature si Dominique Strauss-Kahn ne se présente pas.
Cela veut-il dire que vous allez faire, vous, des propositions réalistes – par exemple sur les retraites – alors qu’on attend toujours que le PS se prononce ?
Il y a des données objectives. Qu’on soit de gauche ou de droite on est obligé de constater l’allongement de la durée de vie et la diminution du nombre d’actifs par rapport au nombre de retraités ! Or, au PS, l’âge de départ à la retraite à 60 ans est devenu un totem. Eh bien, la France meurt de ses tabous ! On ne prend plus en compte les réalités. Les responsables du secteur retraite de la CFDT ou de la CGT se montrent plus ouverts que le PS, qui est complètement bloqué !
Que reprochez-vous au PS ?
L’absence de ligne directrice. Le projet économique qui ressort des commissions de synthèse, c’est un peu une auberge espagnole. Il y a des propositions social-rénovatrices très intéressantes, – sur les innovations technologiques par exemple – et d’autres très étatiques, ou encore des propositions carrément protectionnistes. Chacun peut y trouver ce qu’il veut, mais ce n’est pas encore un projet politique cohérent. J’ai dit à Pierre Moscovici, en charge de la rédaction du texte et qui avait promis de faire de vrais choix : « Attention à ne pas reproduire ce qu’on a reproché à François Hollande, c’est-à-dire des synthèses molles ! »
Selon vous, les ténors du PS cherchent en réalité à entretenir le flou jusqu’à la victoire et après on verra ?
C’est possible ! En ce moment le grand mot à la mode au PS, c’est, vous le savez, « care ». Très bien, mais attention : face à la montée en puissance de la Chine, de l’Inde, du Brésil, il n’a pas de « cocooning international » ! Les Français ont conscience des difficultés dans lesquelles se trouve le pays. Ils sont prêts à accepter un discours leur indiquant que ce ne sera pas si facile que cela. Ce qu’ils veulent, en revanche, et c’est ce que peut proposer le PS, c’est que les efforts soient partagés.
Au PS, les règles du jeu des futures primaires ne sont toujours pas arrêtées. Peut-on concevoir des primaires à plus de deux tours ?
Les primaires, et ce n’est pas la Ligue des Champions, avec des 16e, des 8e, puis des ¼ de finale. On arriverait épuisé à la fin ! Je pense que les choses vont s’imposer d’elles-mêmes, et qu’une décantation va se faire. Est-ce que DSK va revenir en France ? Si oui, toute l’aile réformiste du PS sera derrière lui. Je lui dis juste de ne pas revenir trop tard. Sinon, les choses à l’intérieur du PS risquent d’être figées contre lui.
Quel serait pour lui le bon calendrier ?
Pas trop tard. Disons en mai-juin 2011, après le G20. Il ne faut pas qu’il perde la main sur les aspects programmatiques. Il ne peut pas y avoir discordance entre le projet du PS et les idées que porte DSK. Sur la Grèce, il n’est pas acceptable que les socialistes français critiquent le plan du FMI qui, s’il avait été adopté en janvier ou février, aurait évité que la situation ne s’aggrave ! En étant à l’intérieur d’une majorité où il y a deux ailes, les proches de Strauss-Kahn cautionnent aujourd’hui l’aile gauche – voire gauchisante – du PS. Or il existe une aile réformiste importante dans le parti.
Finalement, comment vous positionnez-vous par rapport à DSK ?
Je suis un « strauss-kahnien de la périphérie ». Je ne fais pas partie des légitimistes parce que j’ai soutenu Ségolène Royal à une époque où il ne l’avait pas vue venir. Je le mets donc en garde : attention aujourd’hui à ne pas laisser passer une fois de plus le train !
Vous pensez, vous, à Martine Aubry ?
Oui. Je suis en désaccord total avec sa ligne politique : cela ne m’empêche pas d’apprécier son intelligence et son volontarisme. Elle est certainement très déterminée à avancer sa propre candidature.
Propos recueillis par Anita Hausser
Je pense que la gauche va gagner en 2012, et je voudrais que ce soit sur des positions intelligentes. Jeune député, j’ai vécu 1981 : après avoir tenu des discours maximalistes, on a très vite été obligé de mener des politiques contraires aux promesses initiales. Nicolas Sarkozy est arrivé au pouvoir, lui aussi, avec des formules magiques. Aujourd’hui, il est très en-deçà, et c’est pour cela qu’il déçoit autant ! Avec les difficultés économiques actuelles que nous rencontrons, je pense qu’il vaut mieux coller aux réalités. La Grèce est là pour nous rappeler que, sans politique économique forte, lorsqu’on accumule les déficits et qu’on vit au-dessus de ses moyens, cela finit par se retourner contre vous ! C’est pourquoi je pousse pour affirmer, au sein du PS, une pensée social-réformiste. J’estime l’incarner et je serai donc – je vous le confirme – candidat à la candidature si Dominique Strauss-Kahn ne se présente pas.
Cela veut-il dire que vous allez faire, vous, des propositions réalistes – par exemple sur les retraites – alors qu’on attend toujours que le PS se prononce ?
Il y a des données objectives. Qu’on soit de gauche ou de droite on est obligé de constater l’allongement de la durée de vie et la diminution du nombre d’actifs par rapport au nombre de retraités ! Or, au PS, l’âge de départ à la retraite à 60 ans est devenu un totem. Eh bien, la France meurt de ses tabous ! On ne prend plus en compte les réalités. Les responsables du secteur retraite de la CFDT ou de la CGT se montrent plus ouverts que le PS, qui est complètement bloqué !
Que reprochez-vous au PS ?
L’absence de ligne directrice. Le projet économique qui ressort des commissions de synthèse, c’est un peu une auberge espagnole. Il y a des propositions social-rénovatrices très intéressantes, – sur les innovations technologiques par exemple – et d’autres très étatiques, ou encore des propositions carrément protectionnistes. Chacun peut y trouver ce qu’il veut, mais ce n’est pas encore un projet politique cohérent. J’ai dit à Pierre Moscovici, en charge de la rédaction du texte et qui avait promis de faire de vrais choix : « Attention à ne pas reproduire ce qu’on a reproché à François Hollande, c’est-à-dire des synthèses molles ! »
Selon vous, les ténors du PS cherchent en réalité à entretenir le flou jusqu’à la victoire et après on verra ?
C’est possible ! En ce moment le grand mot à la mode au PS, c’est, vous le savez, « care ». Très bien, mais attention : face à la montée en puissance de la Chine, de l’Inde, du Brésil, il n’a pas de « cocooning international » ! Les Français ont conscience des difficultés dans lesquelles se trouve le pays. Ils sont prêts à accepter un discours leur indiquant que ce ne sera pas si facile que cela. Ce qu’ils veulent, en revanche, et c’est ce que peut proposer le PS, c’est que les efforts soient partagés.
Au PS, les règles du jeu des futures primaires ne sont toujours pas arrêtées. Peut-on concevoir des primaires à plus de deux tours ?
Les primaires, et ce n’est pas la Ligue des Champions, avec des 16e, des 8e, puis des ¼ de finale. On arriverait épuisé à la fin ! Je pense que les choses vont s’imposer d’elles-mêmes, et qu’une décantation va se faire. Est-ce que DSK va revenir en France ? Si oui, toute l’aile réformiste du PS sera derrière lui. Je lui dis juste de ne pas revenir trop tard. Sinon, les choses à l’intérieur du PS risquent d’être figées contre lui.
Quel serait pour lui le bon calendrier ?
Pas trop tard. Disons en mai-juin 2011, après le G20. Il ne faut pas qu’il perde la main sur les aspects programmatiques. Il ne peut pas y avoir discordance entre le projet du PS et les idées que porte DSK. Sur la Grèce, il n’est pas acceptable que les socialistes français critiquent le plan du FMI qui, s’il avait été adopté en janvier ou février, aurait évité que la situation ne s’aggrave ! En étant à l’intérieur d’une majorité où il y a deux ailes, les proches de Strauss-Kahn cautionnent aujourd’hui l’aile gauche – voire gauchisante – du PS. Or il existe une aile réformiste importante dans le parti.
Finalement, comment vous positionnez-vous par rapport à DSK ?
Je suis un « strauss-kahnien de la périphérie ». Je ne fais pas partie des légitimistes parce que j’ai soutenu Ségolène Royal à une époque où il ne l’avait pas vue venir. Je le mets donc en garde : attention aujourd’hui à ne pas laisser passer une fois de plus le train !
Vous pensez, vous, à Martine Aubry ?
Oui. Je suis en désaccord total avec sa ligne politique : cela ne m’empêche pas d’apprécier son intelligence et son volontarisme. Elle est certainement très déterminée à avancer sa propre candidature.
Propos recueillis par Anita Hausser
14 commentaires:
Ca me donnerait presque envie de voter à gauche.
Une fois de plus, M. Collomb, vous me plaisez, vos positions réalistes sont séduisantes.
Le côté rigide, limite protectionniste de la bande à Hamon m'exaspère... et franchement, je n'aimerais pas voir cette politique appliquée à mon pays.
Mr Collomb,
Je vote pour vous à Lyon et serai prête à vous suivre au national si vous allez jusqu'au bout. Je pense néanmoins que vous allez avoir besoin de plus de soutiens. Dites moi comment faire pour vous aider.
Martine
"je serai candidat à la candidature si Dominique Strauss-Kahn ne se présente pas..." comment vpous y allez!!! pffff...
A deux ans de la présidentielle, Martine Aubry dévoile les contours du projet de société socialiste : la société du « care ». Un objet politique non identifié, d'inspiration anglo-saxonne qui hésite entre compassionnel, charité généralisée et souci de l'autre, largement pensé pour appâter le senior. L'apothéose de l'Etat-mémère, le triomphe du Bien. Le degré zéro de la politique.
Franchement le PS c'est la honte en ce moment ! Help Gégé : fais quelque chose !!!
J'ai le même ressenti que ce qui est décrit.
Il faut alimenter les propositions sur le fond de façon urgente et pratique pour ne pas laisser croire à de fausses querelles, ou à des seules ambitions.
Les propositions réformistes sont compréhensibles, mais encore faut-il bien indiquer les garde fous, les repères qui les guident.
Par exemple sur les retraites : la retraite par répartition pour tous c'est comme la démocratie, c'est pas la panacée mais on n'a pas trouvé mieux pour assurer justice, solidarité inter-générationnelle et égalité. Alors la question de la réforme, c'est comment la conforté dans un monde économique qui n'est plus le même qu'en 1947, comment obliger les catégories "retraites spéciales" à rentrer dans le dispositif, car seule une généralisation peut être viable économiquement.On pourrait dire que l'on supprimera les avantages incompréhensibles comme ceux des parlementaires par exemple, on pourrait expliquer que ce sont tous les revenus, et notamment les plus gros qui échappent à toute solidarité nationale, qui doivent être mis à contribution pour alimenter le Fonds retraite, et ne pas faire comme certains qui voudraient taxer les retraités, ceux qui ont payé pour acquérir des droits personnels par leur travail, souvent longtemps et pas avec 35h / semaine.
On pourrait aussi dire que le déficit des régimes de retraite n'est pas aussi colossal que le déficit creusé par la droite depuis 10 ans , expliquer que ce déficit s'ajoute à une casse économique sans précédent.
Dans ce contexte je serai réservée par exemple sur le report de l'âge légal de départ à la retraite, certes les statistiques disent que l'on vivra plus longtemps, mais c'est pas égal pour tout le monde, et les plus de 55 ans vont s'appauvrir de plus en plus, ils ne pourront plus arriver à une retraite décente faute d'emplois , donc c'est peut être trop tôt pour définir un nouveau garde fou légal et juste.
Enfin ce blog a le mérite de permettre des échanges , il faut poursuivre dans cette voie.
Simone
Merci Simone de ton analyse. Je me sens également en phase avec ce que dit Gérard Collomb. Surtout je ne vois pas d débat rejaillir actuellement au sein du PS alors que l'actualité nous donne tous les jours des raisons d'échanger, de confronter nos idées...Malheureusement, on a l'impression que tout est resserré sur Paris, autour de la citadelle Solférino. Et encore, à Lyon, on a Collomb qui joue les trouble fêtes alors que dans d'autres régions c'est morne plaine ! Il faut réagir et surtout envoyer des messages clairs à Martine AUBRY et à son entourage. Ca suffit! Il est temps d'ouvrir les fenêtres de la vieille maison parce que bientôt ce sera une ruine !!!
Gérard, mon cher maire, une chose à dire, si DSK n'y va pas ce dont je doute, vas y !!! car en tant que lyonnais, je sais ce qui se fait ici et ce qui est possible à l'échelle de la nation! alors si tu y vas, tu auras comme moi je serai, des gens derrière cette candidature! et enfin faire en sorte qu'ensemble, on en finisse avec ces années catastrophiques du sarkosisme
Oui vas-y camarade Gérard! et fais nous sauter "les écluses" du projet socialiste... c'est n'importe quoi!
Care, bien-être, prendre soin... blablabla. Je suis également en désaccord avec la ligne conduite par Martine Aubry. Les électeurs qui sont des gens intelligents ont simplement besoin qu'on leur parle avec courage, clarté et simplicité.
Quant au texte de la convention... reblablabla...
Bonjour Gérard,
Je crois que je ne comprendrai jamais cette "promo" que tu lances pour DSK.
Car sa gestion de la crise fut tout sauf socialiste : on peut même dire DSK-Sarkozy, même combat.
En effet, cette crise causée par des banquiers et financiers véreux a été gérée en augmentant, et de manière inconsidérée, la masse monétaire. Avec pour résultats :
-Trop de monnaie = dévaluation, puis démonétisation, par "effet bulle". Voir ce qui se passe en Grèce et qui menace toute la zone Euro.
-Etats et FMI ont "prêté" à des banquiers assassins à du taux de...1 %. Inférieur au taux de l'inflation de l'époque. En quelques mois, les prédateurs se sont refait une santé : 150 milliards de dollars de bonis 2009 pour les traders américains ! Pendant que le Fonds de NU pour l'agriculture et l'alimentation a reçu une aumôme de moins de 900 millions de dollars. Alors que un milliard de personnes sur terre sont menacées de mourir de faim...
-D'autres chiffres : la faillite de la Grèce a été en partie provoquée par Goldman Sachs, une banque américaine. Les banques américaines ont réalisé en 2009 un bénéfice de plus de 700 milliards d'euros. Alors que le dette de la Grèce n'est "que" de 300 milliards. Que les banques, qui se sont renflouées à 1 % veulent bien prêter à...13 % !
DSK a agi en protecteur des banquiers véreux.
En plus, il n'a rien vu venir de la crise, alors que l'unê des missions du FMI qu'il dirige est de prévenir les crises monétaires et financières.
Tu vas dire qu'il n'avait pas le choix ?
Selon mes infos, il existait d'autres possibilités.
Dans le programme de...Ségolène Royal, qui, elle, avait senti venir cette crise et proposait des parades dès 2006 et 2007 :
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Discours à Paris du 6 février 2007 par S ROYAL
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«… Je ne parle pas, bien sûr, du salaire, de l’argent du travail, mais du
profit facile. Pas l’argent du labeur mais le profit rapace…le profit
fainéant. Pas l’argent du risque pris par l’entrepreneur mais celui de la
spéculation. Les profits avides de toujours plus… les marchés sans foi ni loi. Ces profits arrogants qui se
rêvent sans contraintes, sans contrôle, sans contre-pouvoirs…. »
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Extrait de ET MAINTENANT édité début 2007 (SRoyal répond à MF
Colombani entre 2005/2006), une annonce dans ce livre du pacte présidentiel qui allait naître de la première démarche de démocratie participative.
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« BANQUE CENTRALE: Les pays européens sont partagés entre deux positions. Certains
pensent que la monnaie est une affaire trop compliquée pour être confiée aux
responsables politiques et, à travers eux, aux citoyens. Et d’autres, comme moi,
pensent que la politique doit avoir le dernier mot… »
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A noter :dans le pacte présidentiel, Ségolène Royal voulait la reprise du contrôle de la BCE par le monde politique, par les élus, donc. Une BCE qui a donné aux banques privées en difficulté plus de 300 milliards d’euros de juin à fin septembre 2008...
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Il n'y a pas que moi qui le dis :
http://www.depresdeloin.eu/2010/03/l%e2%80%99horizon-de-la-presidentielle-de-2012-par-jacques-sapir/
Ou encore :
http://www.nonfiction.fr/article-1178-le_choc_des_mots.htm
Voilà, j'ai été très long...Et j'espère que cette analyse, qui en vaut une autre, t'intéressera, ainsi que les lecteurs et lectrices de ton blog
Amicalement
Bonjour,
Vous dites que le départ à la retraite à 60 ans est un totem au PS... Cela ne me parait pas si évident et surtout ce n'est pas la bonne question !
A quoi cela sert-il de travailler plus longtemps si les employeurs licencient (ou n'embauchent pas) après 55 ans ? Il y a aussi la question du montant des retraites, de la pénibilité, du chômage des jeunes qui cotiseraient s'ils trouvaient du boulot, etc...
Quant à votre appel à DSK, je ne suis pas sur qu'il mènerait une politique de gauche ni d'ailleurs qu'il rassemblerait suffisamment au premier tour de la Présidentielle...
Quel est le statut exact de Benoît Hamon ? Porte parole du PS ou du Parti de gauche, de Martine Aubry ou de Jean-Luc Mélenchon ? En titre, il s'exprime au nom du PS, en pratique il développe des idées proches du Parti de gauche. Au début, c'était plaisant : Hamon a pour lui sa fraîcheur et sa vivacité. A la longue, c'est lassant : Hamon démontre qu'être jeune n'empêche pas d'être sectaire.
Martine Aubry devrait s'en inquiéter : le porte-parole qu'elle a choisi donne du PS un parfum d'avant 1981. Dans une interview récente, Gérard Collomb, maire de Lyon et social-démocrate assumé, a estimé que Martine Aubry était prisonnière d' »alliances infernales ». Chaque jour, des Benoît Hamon ou des Claude Bartolone lui donnent raison.
Avec l'été s'ouvre la saison du mercato. Et si les socialistes avaient la bonne idée de transférer Hamon au Parti de Gauche ? Le débat politique y gagnerait en clarté.
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