lundi 15 juin 2009

Economie


" La gauche doit repenser son rapport aux entreprises
... "


Alors que les élections européennes ont confirmé encore une fois l’urgence pour la gauche de rénover son discours, - urgence que j’évoque depuis la création de la Ligne Claire - je vais m'employer, au cours des prochaines semaines et des prochains mois, à expliciter sur le fond ce que pourrait être, la vision économique, sociale, universitaire, écologique de la société du 21e siècle


L’un des points cruciaux me semble être notre rapport à l’entreprise. Qui peut en effet nier que la création et l’innovation sont déjà au cœur de la construction du monde de demain ?

De ce point de vue, si au niveau national on n’a guère encore osé faire un aggiornamento et si l’on est tenté de n’évoquer le monde de l’entreprise que lorsqu’il s’agit de délocalisations, d’échecs ou de rémunérations effectivement abusives de certains dirigeants, il y a longtemps que les collectivités locales de gauche ont, elles, tissé des liens avec toutes celles et tous ceux qui contribuent à façonner notre avenir économique.


J’inaugurais, par exemple, ce lundi, le Centre d’Infectiologie (photo
) lié au Biopôle de Gerland qui me semble exemplaire de ce que nous devrions porter collectivement pour persuader nos concitoyens que l’économie européenne est loin d’être condamnée et que si les pouvoirs publics sont capables de se mobiliser pour la soutenir, elle peut encore avoir de belles cartes à jouer.

L’aménagement de ce centre a été largement financé par le Grand Lyon pour accueillir des équipes publiques et privées travaillant sur la recherche, le développement et la commercialisation de l’infectiologie et de l’immunologie.

Les locaux actuels ne sont d’ailleurs que la préfiguration d’un projet ACCINOV : "Accélérer la mise en Œuvre du Centre d’Infectiologie et l’Innovation" qui permettra de faire de Lyon un des centres internationaux dans le secteur de la santé avec une chaîne complète d’acteurs : OMS (prévention, organisation de la riposte), SANOFI (pour la fabrication de vaccins), en passant par BioMérieux (diagnostic).

Il s’agit là d’une coopération public-privé avec 4 grands groupes industriels, 58 PME innovantes et 12 centres de compétences.

Ce projet fera de Lyon l’un des centres mondiaux capables de répondre aux nouvelles pandémies qui, nous le savons, seront, hélas, la marque d’un 21e siècle globalisé, caractérisé notamment par le fait que de plus en plus de gens se déplacent à travers le monde.

Il permettra à notre agglomération, mais aussi à notre pays de se positionner comme l’un des acteurs en pointe dans le domaine de l’économie et de la santé.

Dans une époque où l’on s’interroge sur le devenir de l’industrie française, face à la montée des pays émergents, de tels projets me semblent montrer que notre économie est loin d’être condamnée. Ce dont témoigne la venue à Lyon du ministre chinois de la santé que nous recevrons dans la semaine.

Ce n’est certes là qu’un exemple. Mais si ce discours et cette démarche d’innovation, de création pouvaient être un peu plus portés au niveau national, la gauche et le camp du progrès retrouveraient sans doute une crédibilité pour incarner au pouvoir une politique d’avenir.

13 commentaires:

J. dos Santos a dit…

Bon courage à vous. Si je peux vous être utile.


J. Dos Santos

PA a dit…

Bonsoir Gérard Colomb,
Il faut de toutes les manières placer l'homme au centre et a fortiori au sein de l'entreprise.

Fabrice Martinez a dit…

M. COLLOMB

Sur le fond je suis d'accord avec vous. Mais pour l'instant la crise nous oblige à repenser l'économie différemment. Moi je crains que la droite et Sarkozy soient plus réactifs. Le discours du président de la république à l'OIT est révélateur. Alors il est urgent que le PS travaille sur ces questions et je trouve intéressante des pistes ouvertes par des économistes comme Thomas Pigasse et Gilles Finchelstein. En tout cas bonne chance parce qu'on voit bien aujourd'hui qu'au PS les conflits d'intérêts personnels semblent plus importants que le travail collectif sur des thèmes aussi essentiels. Résultat, les socialistes suscitent aujourd'hui le rejet des électeurs, quand ce n'est pas de la haine.

Amitiés,

Fabrice Martinez

Anonyme a dit…

Avec vous on voit toujours les critiques mais jamais les propositions!

ye soui diego della vega a dit…

au commentaire anonyme précedent : vous ne proposez rien, vous nous imposez tout! Ola mister collombo! hasta la liberta siempre!

BLOGGER a dit…

ok sur l'hypocrisie entre la dénonciation de l'entreprise au niveau national et la proximité au niveau local

Mais il faut se méfier de la confusion et ne pas laisser l'extrême gauche stigmatiser un discours trop "moderne".

bref, ne laisser le terrain ni à l'extrême gauche ni à la droite le monopole de la contestation ou de la modernité !

Cela rappelle le déclin du PS a dit…

"Cela rappelle le déclin du PC "

Charles Fiterman membre du conseil national du PS

Ancien ministre communiste des Transports de 1981 à 1984 sous François Mitterrand, Charles Fiterman, 73 ans, fut le dauphin de Georges Marchais. Après avoir quitté le PC, il a rejoint en 1998 le PS. Aujourd’hui, il siège même au conseil national.

Quelle impression avez-vous ressentie, mardi, lors du conseil national du PS ?

Charles Fiterman. Quand je regardais mardi la salle du conseil national, j’avais l’impression de rajeunir de vingt ans, mais cela n’était pas très gai… Je ne veux pas faire de procès d’intention à Martine Aubry, mais je pense que le discours qu’elle a tenu, les propositions qu’elle a faites ne sont pas à la hauteur des problèmes qui nous sont posés.

La situation actuelle du PS a-t-elle des points communs avec le déclin du PC dans les années 1980 ?

Cela rappelle en effet le déclin du PC. Il y a des ressemblances : un certain désarroi et une tendance à se rassurer à bon compte. Quand j’entends Jean-Christophe Cambadélis dire que ce qui s’est passé est comme une vague qui vient mais qui s’en va, cela manifeste un singulier aveuglement. Il y a dans l’appareil socialiste une sorte d’autisme, une difficulté à saisir la profondeur de la crise.

Le PS a-t-il gâché ses atouts dans cette période ?

Les causes de l’échec du PS, comme de la social-démocratie européenne, sont profondes : nous n’avons pas tiré les conséquences des mutations de la société. Mais il y a pour le PS une raison plus conjoncturelle, c’est le congrès de Reims. Une coalition s’est constituée autour d’un seul objectif : écarter Ségolène Royal. Pour y parvenir, elle a eu recours à de vieilles recettes : le discours sur les alliances et la diabolisation du MoDem, le parti de militants qu’on oppose à l’ouverture, etc. Martine Aubry est ficelée par ce contrat inapplicable.

Jean-Christophe Cambadélis appelle à un nouveau Front populaire…

Cela fait partie des mots fétiches qu’on agite ! Le Front populaire fut un moment important, mais c’était il y a trois quarts de siècle ! Va-t-on se décider à sortir des vieilles formules de l’union de la gauche pour préconiser une large alliance de toutes les forces du travail et du monde de la création ?

Le PS est-il menacé de disparaître ?

Il y a de quoi être très inquiet pour l’avenir du PS. Le risque n’est peut-être pas celui d’une disparition mais d’une rétrogradation de ce parti, qui ne serait plus le pôle central autour duquel doivent s’organiser les forces de progrès.

Bastien B. a dit…

Monsieur le Maire de Lyon,


Les résultats du PS aux européennes confirment le bienfondé de votre analyse depyis des semaines, voire des mois. Avec 65% d'abstention aucun parti ne peut vraiment se réjouir des résultats. Ceci dit, le PS a essuyé une cuisante défaite et aujourd'hui, nous savons tous qu'il y a un risque de disparition pur et simple de ce parti auquel je suis comme vous très attaché.

Alors voilà ma proposition : portez vous vite candidat pour 2012, comme le font Valls, Moscovici et tous ces quadras dévorés par l'ambition alors qu'ils n'ont à ce jour aucune légitimité de plus que la vôtre. Faites le avant que le PS ne connaisse le même sort que la vieille SFIO ou que le PCF !

C'est le temps de vous lancer dans le grand bain, même si au fond, les lyonnais savent bien que vous n'êtes pas animé d'une soif de pouvoir démesurée au point de vous battre à Paris à armes égales. Mais vous êtes le seul aujourd'hui audible dans cette grande famille désunie.

Bon courage et nous sommes nombreux à compter sur vous!

Bastien B.

Victoire Saltault a dit…

bien dit,

Allez GéGé,

Vous Pouvez le Faire !!

++

Victor Salta a dit…

Qui c'est cette ringarde de Victoire ??? Il y a plagiat !!! Je n'ai pas l'honneur de vous connaitre chère Victoire, mais sachez que je serai vigilant !

Vs

Eternity a dit…

Bon anniversaire M. le MAIRE !

Collet Paulie a dit…

Gérard Collomb,

Je vous souhaite un très bon anniversaire =D

Amitiés socialistes,
Pauline Collet

Ph L a dit…

Toutes les têtes du Ps sont persuadées qu'elles ont leur bonne solution.

Le problème c'est que la solution de l'un est rejetée par les autres.

La seule solution c'est de trouver une solution médiane qui puisse convenir au plus grand nombre (je ne dis pas à tous, ne rêvons pas).

Désolé Monsieur Collomb mais ce n'est pas la votre. Avec la votre, comme beaucoup je resterai à la maison le jour des élections.

Tant que vous et bien d'autres n'auront pas réalisé qu'ils sont très (trop) loin de faire l'unanimité, le Ps perdra.

Inutile d'accuser les autres, vous êtes responsable (pas que vous) de la débacle. Je pense d'ailleurs que vous l'avez souhaitée. Le problème c'est que vous n'êtes pas la solution.