Rives de Saône

" Art, ville et nature "

Le week-end dernier il faisait beau à Lyon, comme si le printemps avait pris un peu d'avance. Il fallait voir le long du Rhône, l'affluence de tous les promeneurs descendus sur les berges, toutes générations confondues, familles, couples, amis, venus profiter de ces premiers rayons de soleil à pied, à vélo ou à rollers. C'est cela que permettent ces berges du Rhône dans notre Cité, la détente, la convivialité, la douceur de vie et le plaisir de partager ensemble la beauté de ces espaces publics. Cette qualité de ville, nous voulons maintenant la développer à l’échelle de notre agglomération, le long des rives de la Saône, tout en donnant à ce très beau projet d’aménagement urbain un supplément d’âme, en y intégrant un important volet artistique.

Ilex paysage urbanisme

Je suis allé hier à Paris, au Grand Palais, présenter à la presse nationale et internationale "River Movie", concept que nous avons sélectionné pour cet aménagement des rives de Saône. A mes côtés se trouvait le directeur artistique de ce projet phare, Jérôme Sans. Il est l'ancien directeur du Palais de Tokyo à Paris et il dirige actuellement  l'Ullens Center for Contemporary Art de Pékin. "Les Lyonnais vont retrouver la Saône !" a d'ailleurs joliment titré L'Express évoquant "un véritable retour aux sources qu'opère Lyon avec son impressionnant projet des rives de Saône..." La grande originalité, il est vrai, tient tant à son ampleur qu'à sa conception, à son process même : des artistes et des maîtres d’œuvres travaillant main dans la main, pour dessiner un ensemble cohérent sur un linéaire d'une cinquantaine de kilomètres traversant 14 communes et 5 arrondissements de Lyon. Cela est, je crois, suffisamment rare pour être souligné.

" Saône tantôt sauvage, tantôt capricieuse... voire mystérieuse "

Projet original car il place la conception artistique au centre de la construction de la ville, questionnant au passage le rapport du public aux œuvres, la relation entre l’art et les usages. "River Movie" s’inscrit ainsi dans la démarche d’ensemble que nous menons pour le Grand Lyon, en agissant sur les leviers de l’aménagement, du dynamisme économique et de la culture. 

A la Confluence, nous avons ainsi bâti un nouveau quartier phare et durable à l'endroit où se mêlent les eaux du Rhône et de la Saône. Entre Vaulx-en-Velin et Villeurbanne, le pôle de loisirs du Carré de Soie a ravivé un Est lyonnais qui en avait bien besoin. Pour ces rives, c'est la même envie qui m'anime avec nos équipes afin de renforcer l'identité d'une métropole conjuguant harmonieusement ville et nature, d’en faire un lieu de toutes les rencontres. Aller vers la Saône, c’est se tourner à la fois vers le passé et le futur. Contrairement au Rhône dont les abords ont pu favoriser une architecture homogène, les rives de la Saône, modelées par une rivière tantôt tranquille, tantôt en crue, offrent un panorama très contrasté, surprenant. Une Saône qui peut se montrer tantôt sauvage, tantôt capricieuse, voire mystérieuse.

Tadashi Kawamata

Tous les intervenants du projet en ont bien compris ces enjeux. Les écoles lyonnaises d’architecture et du paysage, associées aux artistes de la scène contemporaine internationale nous feront le plus beau des cadeaux, celui de la découverte et de la rêverie, faisant se tutoyer les rives et les coteaux. Comme moi, vous serez certainement surpris par la multiplicité des propositions issues de ce dialogue inédit pour un projet d'aménagement de cette ampleur. L'un des plus grands, si ce n'est le plus grand en Europe, intégrant cette dimension d'art public. Les talents réunis sont à l’œuvre pour inventer ce nouvel art de rives qui, j'en suis sûr, va demain enchanter le public comme ont pu le faire, hier, les berges du Rhône.