Ségolène Royal a réussi sa fête de la fraternité à Arcueil dans une ambiance d’unité. Vous n’y étiez pas alors que vous avez été l’un des promoteurs de la candidature de Royal en 2007. Pourquoi cette absence ?
Avec Ségolène Royal nous avons toujours de l’amitié l’un pour l’autre mais nous sommes sur des lignes différentes. Moi ce qui m’intéresse pour le PS, ce n’est pas d’être le meilleur opposant à Nicolas Sarkozy, - je crois que les Français nous crédite de cela – c’est d’être capable demain de gouverner lorsque nous aurons repris le pouvoir.
Qu’est-ce qui manque à Ségolène Royal pour être capable de présider et de gouverner ? Elle n’est pas assez raisonnable ?
Vous voyez, par exemple, sur les retraites, je trouve qu’elle a une réponse schématique. Dire "on va faire un référendum" : on va demander aux Français "Etes-vous pour ou contre l’allongement du temps de travail ?" Ce n’est pas comme ça que les choses se posent. Elles sont beaucoup plus complexes !
Quel est votre point de vue sur les retraites aujourd’hui ? Est-ce que vous vous ralliez au retour à 60 ans, doctrine officielle du PS, sous condition ?
Un certain nombre d’économistes avaient fait paraître une tribune extrêmement intéressante où ils prenaient l’exemple suédois. Finalement Chérèque n’était pas loin de dire cela et avait signé cette tribune exposant une retraite à la carte qui permettrait d’accumuler des points tout au long de sa carrière. Et puis de décider soi-même de l’âge où l’on veut effectivement rentrer en retraire.
Est-ce que vous attendez de DSK qu’il prenne la parole dans ce débat franco-français pour dire son point de vue sur les retraites ?
Aujourd’hui il ne le peut pas, mais je pense qu’il faut que les gens qui ont envie que DSK puisse revenir prennent la parole. De manière à ce qu’il ne soit pas totalement en décalage par rapport au discours qui sera tenu par le PS.
Qu’il ait une sorte d’armée d’ambassadeurs qui parlent en son nom ?
Oui, sinon qui parlent en son nom, qui parlent en leur nom personnel. Mais qui surtout fasse évoluer le PS qui va être confronté lorsqu’il va revenir au pouvoir à des problèmes extrêmement difficiles : celui du déficit, celui des retraites. Il faut un langage crédible !
Vous voulez une gauche raisonnable en 2012 pour sauver vos sièges en 2014 vous les grands élus !
Je veux une gauche qui puisse gouverner. Vous voyez, les Français, si 6 mois après avoir voté pour le PS se disent encore une fois « on a été dupés », ils ont le sentiment avec Nicolas Sarkozy qu’ils n’ont pas eu ce qu’ils attendaient… Moi je veux que la gauche réussisse et réussisse pour la France et les Français.
Quand vous voyez ce week-end Benoit Hamon avec Pierre Laurent, le communiste, avec Olivier Besancenot… Vous vous dites "attention ce PS-là fait fausse route ? Il va trop promettre ? Trop à gauche ?"
Je me dis qu’entre Nicolas Sarkozy qui va très très loin à droite, qui se durcit chaque jour, et puis une gauche qui va à l’extrême, qui ne gouvernera jamais… il peut exister une gauche raisonnable qui permette aux Français de retrouver un espoir.
Vous évoquiez la politique droitière de Nicolas Sarkozy. Pour vous, ce qu’il fait avec les Roms, c’est abominable comme le dit Martine Aubry ?
C’est provocateur. Et je crois qu’il le fait exprès pour faire réagir la gauche. Chacun sait que le problème des Roms est un problème difficile. Mais les problèmes difficiles doivent demander de la discrétion dans l’expression. On ne peut pas discriminer une population tout entière. Et puis en même temps beaucoup plus d’action qu’il n’y en a aujourd’hui.
Il a eu raison le Président de répliquer vertement à la Commissaire Viviane Reding la semaine dernière ?
Moi je n’aurai pas employé les mots de madame Reding. On ne peut pas comparer le régime de Nicolas Sarkozy – même si effectivement il doit être condamné – au régime de Vichy. Comme le disait Daniel Cohn-Bendit, "Roissy n’est pas Drancy."
Avec Ségolène Royal nous avons toujours de l’amitié l’un pour l’autre mais nous sommes sur des lignes différentes. Moi ce qui m’intéresse pour le PS, ce n’est pas d’être le meilleur opposant à Nicolas Sarkozy, - je crois que les Français nous crédite de cela – c’est d’être capable demain de gouverner lorsque nous aurons repris le pouvoir.
Qu’est-ce qui manque à Ségolène Royal pour être capable de présider et de gouverner ? Elle n’est pas assez raisonnable ?
Vous voyez, par exemple, sur les retraites, je trouve qu’elle a une réponse schématique. Dire "on va faire un référendum" : on va demander aux Français "Etes-vous pour ou contre l’allongement du temps de travail ?" Ce n’est pas comme ça que les choses se posent. Elles sont beaucoup plus complexes !
Quel est votre point de vue sur les retraites aujourd’hui ? Est-ce que vous vous ralliez au retour à 60 ans, doctrine officielle du PS, sous condition ?
Un certain nombre d’économistes avaient fait paraître une tribune extrêmement intéressante où ils prenaient l’exemple suédois. Finalement Chérèque n’était pas loin de dire cela et avait signé cette tribune exposant une retraite à la carte qui permettrait d’accumuler des points tout au long de sa carrière. Et puis de décider soi-même de l’âge où l’on veut effectivement rentrer en retraire.
Est-ce que vous attendez de DSK qu’il prenne la parole dans ce débat franco-français pour dire son point de vue sur les retraites ?
Aujourd’hui il ne le peut pas, mais je pense qu’il faut que les gens qui ont envie que DSK puisse revenir prennent la parole. De manière à ce qu’il ne soit pas totalement en décalage par rapport au discours qui sera tenu par le PS.
Qu’il ait une sorte d’armée d’ambassadeurs qui parlent en son nom ?
Oui, sinon qui parlent en son nom, qui parlent en leur nom personnel. Mais qui surtout fasse évoluer le PS qui va être confronté lorsqu’il va revenir au pouvoir à des problèmes extrêmement difficiles : celui du déficit, celui des retraites. Il faut un langage crédible !
Vous voulez une gauche raisonnable en 2012 pour sauver vos sièges en 2014 vous les grands élus !
Je veux une gauche qui puisse gouverner. Vous voyez, les Français, si 6 mois après avoir voté pour le PS se disent encore une fois « on a été dupés », ils ont le sentiment avec Nicolas Sarkozy qu’ils n’ont pas eu ce qu’ils attendaient… Moi je veux que la gauche réussisse et réussisse pour la France et les Français.
Quand vous voyez ce week-end Benoit Hamon avec Pierre Laurent, le communiste, avec Olivier Besancenot… Vous vous dites "attention ce PS-là fait fausse route ? Il va trop promettre ? Trop à gauche ?"
Je me dis qu’entre Nicolas Sarkozy qui va très très loin à droite, qui se durcit chaque jour, et puis une gauche qui va à l’extrême, qui ne gouvernera jamais… il peut exister une gauche raisonnable qui permette aux Français de retrouver un espoir.
Vous évoquiez la politique droitière de Nicolas Sarkozy. Pour vous, ce qu’il fait avec les Roms, c’est abominable comme le dit Martine Aubry ?
C’est provocateur. Et je crois qu’il le fait exprès pour faire réagir la gauche. Chacun sait que le problème des Roms est un problème difficile. Mais les problèmes difficiles doivent demander de la discrétion dans l’expression. On ne peut pas discriminer une population tout entière. Et puis en même temps beaucoup plus d’action qu’il n’y en a aujourd’hui.
Il a eu raison le Président de répliquer vertement à la Commissaire Viviane Reding la semaine dernière ?
Moi je n’aurai pas employé les mots de madame Reding. On ne peut pas comparer le régime de Nicolas Sarkozy – même si effectivement il doit être condamné – au régime de Vichy. Comme le disait Daniel Cohn-Bendit, "Roissy n’est pas Drancy."
Est-ce que le PS peut se déchirer sur les problèmes de sécurité – il y a un forum dans quelques jours sur ce thème – entre les "angéliques" et les "pragmatiques" ?
Non je crois que le PS a beaucoup évolué sur cette ligne grâce à ses grands élus. Vous voyez, nous nous sommes confrontés aux problèmes de sécurité tous les jours et donc nous faisons évoluer la doctrine du PS sur ce point. Je crois que le PS aujourd’hui est prêt à affronter la réalité sur ces thématiques de sécurité.
Affronter la réalité pour vous, ça peut vouloir dire voter au Sénat la loi sur l’immigration avec déchéance de nationalité si on porte atteinte aux forces de l’ordre ?
Ce que je trouve, c’est que Nicolas Sarkozy aujourd’hui est beaucoup dans l’agitation. On a vingt lois depuis qu’il est effectivement au pouvoir sur le thème de la sécurité. Il vaudrait mieux faire appliquer les lois plutôt que d’en créer des nouvelles.
Il faut des juges pour faire appliquer les lois. Alors, êtes-vous d’accord avec Brice Hortefeux quand il propose d’élire les juges d’applications des peines et éventuellement de mettre des jurys populaires en correctionnelle ?
On ne peut pas faire la réforme de la justice, comme ça, sur une espèce d’interprétation. Ça demande un peu plus de bon sens, de travail en profondeur. C’est ça le problème du gouvernement ! Aujourd’hui, débordé par la situation, il est dans la petite phrase et non plus sur les dossiers de fond dont a besoin la France.
Sur toutes ces problématiques – immigration, Roms, sécurité – la phrase de Pierre Moscovici "nous vivons un climat très pourri, un climat très Vichy" – n’est pas la vôtre…
Je crois qu’il faut être plus mesuré dans la parole. On ne peut pas être dans l’invective en France. Lorsque je regardais par exemple le débat sur les retraites à l’Assemblée nationale, je me disais que les Français, qu’ils soient pour ou contre ce débat sur les retraites, n’aiment pas ce climat-là.
Si sur les retraites, on donne un petit cadeau aux femmes – pouvoir partir à 65 ans si elles ont eu trois enfants – est-ce que ça pourrait vous amener à être plus amène envers cette réforme ?
Je pense que le Sénat a un rôle à jouer. D’ailleurs le Président du Sénat l’a dit. Je pense que sur les problèmes de la longueur des carrières, de la pénibilité et effectivement du travail des femmes il peut y avoir des avancées.
Vous aviez défendu Georges Frêche lors des dernières polémiques. Est-ce que vous approuvez aujourd’hui l’érection de statues de Lénine, bientôt Mao, peut-être Staline !
Vous savez, il est toujours lui aussi dans la provocation. C’est Georges Frêche. Mais en même temps il bâti sa ville et il en fait une belle ville !
L’Olympique Lyonnais accumule des défaites. Vous êtes inquiet pour votre club ?
Un peu inquiet mais j’ai quand même des raisons d’espérer. Parce que lorsque je regarde sur le papier, c’est une très belle équipe. Il y a du potentiel et je crois que ça va s’améliorer dans les prochains temps !
Saint-Etienne / Lyon la semaine prochaine. Gérard Collomb, merci, bonne journée !
Merci à vous.
6 commentaires:
salut gérard, je t'ai vu ce matin. comme d'habitude je t'ai trouvé très bon, le ton juste et la bonne parole. bonne journée.
Olivier
J'aime bien le concept de "gauche raisonnable" qui tranche avec la radicalité d'un Benoit Hamon qui se paie de mots plus caricaturaux les uns que les autres : "augmentation de tous les salaires", "augmentation du smic", "retraite à 60 ans pour tous", etc, etc, etc... à la fin qui paie ? Le grand capital ? Voilà qui rappelle un certain discours d'avant 81. On connaît la suite...
nul
Questionné aux journées parlementaires à Pau, vous voulez nous faire avaler une couleuvre en martelant que si DSK revient tout le PS sera avec lui et le suivra !.. Vous vous avancez beaucoup. Nombreux sont ceux qui à gauche ne voteront pas pour ce monsieur qui ne connait rien au terrain. Lui, c'est la finance, les banques, le "cercle". Il est très très proche de Sarkozy alors, cessez de vouloir influencer le "petit peuple" de gauche, sans doute incapable de réfléchir seul, sans vous qui pensez que vous avez la parole "sacrée". Et puis, nous ne sommes pas des moutons. Que DSK reste en Amérique et ne vienne pas nous donner de leçons !....
Dans ces temps troublés, je me permets de rêver que vous puissiez réaliser un jour, à quel point les inégalités de revenus, ont les conséquences les plus néfastes sur le fonctionnement de la société française.
Mr Collomb, il faire savoir que :
. 130 000 français ont un revenu supérieur à 500 000 euros par an.
. Alors que dans les années 70, un capitaine d’industrie touchait environ 35 fois le salaire de base, aujourd’hui les revenus les plus importants peuvent atteindre plus de 1000 fois le salaire de base…
Comme il existe un salaire minimum, pourquoi n’évaluerait-on pas les effets qu’un salaire maximun pourrait avoir sur notre société?
Et à combien pourrait-on en fixer son montant?
"Nombreux sont ceux qui à gauche ne voteront pas pour ce monsieur qui ne connait rien au terrain. Lui, c'est la finance, les banques, le "cercle"."
C'est sûr qu'être élu pendant 15/20 ans en pleine Banlieue à Sarcelles, et réélu plusieurs fois, il ne connaît rien, bien sûr.
La France vote à droite, au mieux au centre, donc il faut bien choisir qqun capable d'aller chercher ces voix.
Si le PS s'obstine à se calquer sur Mélenchon et Besancenot, on aura un beau candidat de gauche, mais on perdra.
On se sera fait plaisir mais on aura perdu.
Non merci !
Dehors Sarko, choisissons un candidat capable d'aller convaincre les bataillons de personnes âgées essentiels pour gagner.
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