"Martine Aubry est enfermée dans des alliances infernales"
De nombreux témoignages me parviennent depuis la parution de mon interview dans Le Monde de ce vendredi où je dévoile clairement mes intentions en vue des primaires du PS. Voici le contenu de cet article sur mon blog. Bonne lecture à vous, chers internautes, de plus en plus nombreux à me faire part de vos commentaires. Je prends toujours connaissance avec beaucoup d'intérêt de vos réactions sur ce site ou sur les différents réseaux sociaux en ligne.
Martine Aubry a remporté un beau succès en obtenant mardi l'unanimité au conseil national sur le projet économique et social. Qu'en pensez-vous ?
C'est un compromis, et on ne va pas casser la baraque maintenant. Le PS veut apparaître rassemblé, tant mieux. Mais si on n'a pas rompu avec le capitalisme en 1981, c'est que les choses sont un peu plus compliquées que l'écriture des textes. L'enjeu n'est pas de rassembler tous les mécontents mais de faire face aux défis du pays, cette espèce de catastrophe économique qui frappe la France et la voit se désindustrialiser. Nous avons présenté avec mes amis sociaux-réformistes, notamment François Rebsamen et Manuel Valls, une contribution non soumise au vote qui explique notre véritable pensée. Et signifier ainsi que nous ne sommes pas dans la même logique.
Pour vous, Martine Aubry ne peut incarner un Parti socialiste moderne ?
Elle a de la personnalité, de la volonté, de la persévérance. Elle fait très bien le job de première secrétaire, mais elle est enfermée dans ses alliances infernales avec des gens comme Henri Emmanuelli ou Laurent Fabius. J'ai envie de participer à une grande aventure, et je ne confierai à personne d'autre le soin de défendre mes idées. Je suis du centre gauche, pas à gauche toute ! Je suis issu de la classe ouvrière, et je peux vous dire que son rêve n'a jamais été le Grand Soir, mais simplement de progresser. Le but ultime de la politique, c'est que les gens voient ce qui a changé dans leur vie à la fin du mandat qu'ils vous ont confié.
Serez-vous candidat aux primaires socialistes pour l'élection présidentielle de 2012 ?
Si Dominique Strauss-Kahn revient de Washington assez tôt, ce que je souhaite, je le soutiendrai. Sinon, y a-t-il quelqu'un d'autre pour s'opposer à ce que je considère comme une dérive de la direction actuelle - adopter une ligne maximaliste pour gagner l'élection, et ensuite être obligé, comme en 1983, d'adopter un cap plus réaliste ? Si ce n'est pas le cas, j'irai.
Vous avez déclaré vouloir "rassembler les réformistes du PS". N'êtes-vous pas marginalisé aujourd'hui ?
La plupart de nos élus aux régionales sont des sociaux-réformistes, et les réformistes sont majoritaires au PS. Mais ils sont divisés, et, sous la pression extérieure, n'osent pas dire tout haut qu'il faut, comme le disait Jaurès, "partir du réel pour aller à l'idéal".
Avez-vous rompu tout contact avec Ségolène Royal, avec laquelle vous étiez allié lors du congrès de Reims en 2008 ?
Elle a un côté madone, Eva Peron ou télévangéliste qui n'est pas trop mon trip. Elle a pris trop de virages en fonction de l'opinion publique, comme sur la taxe carbone, par exemple. C'est pourtant un horizon nécessaire sous une forme ou sous une autre - c'est mon côté écolo-compatible.
A Lyon, vous êtes allié avec les Verts. Que pensez-vous du débat entre les responsables de ce parti et ceux d'Europe Ecologie ?
A la différence des Verts, je crois en la capacité de l'esprit humain de résoudre les problèmes par l'innovation. Avec sa pensée libéralo-libertaire, Daniel Cohn-Bendit a une vision non dogmatique d'une société évolutive, et sa stratégie d'alliances me paraît plus intéressante que les accords d'appareil envisagés par Martine Aubry et Cécile Duflot.
C'est un compromis, et on ne va pas casser la baraque maintenant. Le PS veut apparaître rassemblé, tant mieux. Mais si on n'a pas rompu avec le capitalisme en 1981, c'est que les choses sont un peu plus compliquées que l'écriture des textes. L'enjeu n'est pas de rassembler tous les mécontents mais de faire face aux défis du pays, cette espèce de catastrophe économique qui frappe la France et la voit se désindustrialiser. Nous avons présenté avec mes amis sociaux-réformistes, notamment François Rebsamen et Manuel Valls, une contribution non soumise au vote qui explique notre véritable pensée. Et signifier ainsi que nous ne sommes pas dans la même logique.
Pour vous, Martine Aubry ne peut incarner un Parti socialiste moderne ?
Elle a de la personnalité, de la volonté, de la persévérance. Elle fait très bien le job de première secrétaire, mais elle est enfermée dans ses alliances infernales avec des gens comme Henri Emmanuelli ou Laurent Fabius. J'ai envie de participer à une grande aventure, et je ne confierai à personne d'autre le soin de défendre mes idées. Je suis du centre gauche, pas à gauche toute ! Je suis issu de la classe ouvrière, et je peux vous dire que son rêve n'a jamais été le Grand Soir, mais simplement de progresser. Le but ultime de la politique, c'est que les gens voient ce qui a changé dans leur vie à la fin du mandat qu'ils vous ont confié.
Serez-vous candidat aux primaires socialistes pour l'élection présidentielle de 2012 ?
Si Dominique Strauss-Kahn revient de Washington assez tôt, ce que je souhaite, je le soutiendrai. Sinon, y a-t-il quelqu'un d'autre pour s'opposer à ce que je considère comme une dérive de la direction actuelle - adopter une ligne maximaliste pour gagner l'élection, et ensuite être obligé, comme en 1983, d'adopter un cap plus réaliste ? Si ce n'est pas le cas, j'irai.
Vous avez déclaré vouloir "rassembler les réformistes du PS". N'êtes-vous pas marginalisé aujourd'hui ?
La plupart de nos élus aux régionales sont des sociaux-réformistes, et les réformistes sont majoritaires au PS. Mais ils sont divisés, et, sous la pression extérieure, n'osent pas dire tout haut qu'il faut, comme le disait Jaurès, "partir du réel pour aller à l'idéal".
Avez-vous rompu tout contact avec Ségolène Royal, avec laquelle vous étiez allié lors du congrès de Reims en 2008 ?
Elle a un côté madone, Eva Peron ou télévangéliste qui n'est pas trop mon trip. Elle a pris trop de virages en fonction de l'opinion publique, comme sur la taxe carbone, par exemple. C'est pourtant un horizon nécessaire sous une forme ou sous une autre - c'est mon côté écolo-compatible.
A Lyon, vous êtes allié avec les Verts. Que pensez-vous du débat entre les responsables de ce parti et ceux d'Europe Ecologie ?
A la différence des Verts, je crois en la capacité de l'esprit humain de résoudre les problèmes par l'innovation. Avec sa pensée libéralo-libertaire, Daniel Cohn-Bendit a une vision non dogmatique d'une société évolutive, et sa stratégie d'alliances me paraît plus intéressante que les accords d'appareil envisagés par Martine Aubry et Cécile Duflot.
Propos recueillis par Olivier Schmitt et Sylvia Zappi
Lire l'article sur le site du journal : ici.
18 commentaires:
Bonjour,
la desesperance de beaucoup de nos concitoyens meriterait des messages d'unité, par pitié !
Monsieur Collomb,
Si j'avais un mot à vous dire, ce serait merci. Merci pour vos paroles claires, courageuses, en ces temps où le parti socialiste désespère de plus en plus. Désespérance des Français de sensibilité de gauche qui se sont depuis longtemps détourné de ce parti. Désespérance des militants eux-mêmes qui ne sont plus consultés, concertés, associés aux décisions stratégique du parti auquel ils cotisent. Désespérance des Français dans leur ensemble, qui voient bien où le sarkozysme les a menés, ce qu'il leur fera payer demain, et qui n'ont aujourd'hui aucune alternative crédible. Le PS de Martine Aubry est paralysé. La première des socialistes n'a pas donné le début d'une solution sur le problème des retraites. Or, nous savons tous que c'est parce qu'il a justement manqué de courage et de réponse claire sur ces questions essentielles que le PS a perdu toutes les élections nationales depuis Mitterrand. Les temps ont changé. Nous avons besoin non pas de belles histoires pour nous aider à mieux dormir, mais de projets politiques responsables, dont les propositions ne sont pas toujours les plus populaires a priori, mais qui seules pourront sortir le pays de l'impasse où il se trouve. Oui, vous avez raison, ça n'est pas en lançant un grand débat sur le cumul des mandats que le PS convaincra les électeurs. Mais en traitant sur le fond les questions qui les préoccupent. Alors oui, je vous dis merci et je vous soutiens.
Amitiés,
R. Perrin
Le blog de Christophe Barbier relate une anecdote téléphonique sur vous et votre rupture avec Ségolène Royal et des propos sur Najat, les confirmez vous ?
La question des alliances, techniques ou idéologiques est cruciale.
Il était important de l'aborder !
Vos propos sont courageux et sincères.
Continuez en ce sens !
Sur le « social réformisme » : il a toute sa place au sein du PS. Et à Lyon, il s’est parfaitement exprimé ces dernières années. Qui peut-dire qu’il a été un échec sur le plan économique, sur le plan social ? Les postures, quelles qu’elles soient, ne sont pas signes de la bonnes santé d’un parti.
Un parti moderne doit effectivement avancer, sans tabous, sans compromis ; ce qui n’exclut pas un consensus large autour de valeurs communes et notamment autour du travail réel que Martine Aubry a réalisé ces derniers mois.
L’heure doit être au travail autour de solution crédibles, qui parlent aux français, qui font face, vous l’avez souligné à la désindustrialisation de la France. Les partis politiques ont trop menti aux français.
La situation de la France n’est pas rose, mais mentir, promettre « le grand soir », ne semble en effet pas une réponse très respectueuse de la réalité des faits et des réalités économiques, qui sont quant’ à eux têtus.
La réponse de Gérard Collomb à ces questions, ces interrogations me semblent pertinentes.
Et sa légitimité est intacte lorsque l’on observe les succès que rencontrent la majorité municipale et la communauté urbaine du Grand Lyon.
Bien parlé. C'est les Royalistes qui vont adorer !
Oui c'est clair et utile pour avancer sur les questions graves qui nous concernent.Réné PERRIN l'a très bien résumé
Pour autant attention de garder le cap du débat prioritaire sur les contenus et propositions d'un PS social réformiste, et ne pas se laisser focaliser sur les affrontements de personnalités potentielles pour les primaires, ni tomber dans les attaques stériles, il n'y a pas les bons et les méchants, mais il y a de vrais divergences qu'il faut effectivement poser pour les surmonter "par le haut".
Pour gagner cette bataille il faut donc garder la tête froide, même si les médias la chauffe...et cultiver ce qui a fait la réussite politique et la crédibilité de Gérard COLLOMB :
-cohérence avec les valeurs fondamentales de la gauche fusse-t-elle réformiste(la gestion de la Ville de Lyon est différente de ce que la droite aurait fait!).
-capacité politique de prendre les décisions comprises par le plus grand nombre.
-mouvement permanent entre prise en compte du terrain( et des attentes de ses habitants) et décisions politiques s'inscrivant dans une vision prospective qui sont les 3 piliers du progrès: acceptabilité sociale,développement économiques et durablement écologique.
C'est moins sécurisant que les grandes certitudes d'hier mais c'est ce dont on a besoin.
Très amicalement, bon courage.
Simone
Les commentaires sont plus sympa ici que sur le site du monde on dirait...
Enfin un peu de BON SENS !!! Comment quelqu'un peut encore croire aujourd'hui aux balivernes Aubry-Emmanuelli-Fabiusesques .... alors que le monde bouge si vite !!! OUVREZ LES YEUX..
M. Collomb est légitime dans sa démarche qui incarne l'intelligence au pouvoir plutôt que le dogme et l'esprit de parti. Le monde bouge et le PS ferait bien de se tourner vers ses élus socio-réformistes. C'est là que sont les solutions aux défis actuels. Collomb n'est pas qu'un bon maire à Lyon. Il est aussi celui qui a dit non à Sarko et qui se bat pour faire avancer son parti. Beaucoup ont renoncé,
Centre gauche avec DSK comme ligne à suivre : pas d'accord
C'est au monde nouveau qu'il faut ouvrir les bras, et ça n'est pas avec de l"ancien qu'on fait du neuf. Quand les éléphants passeront-ils enfin le flambeau à la nouvelle génération au lieu de se cramponner à leur position tout en essainant les vieux précepts, les visions archaiques.
Votre monde (celui des politiques de votre génération) conduit au pire.
Votre génération porte beaucoup de responsabilité : quel monde nous laissez vous? Aviez vous si peu de clairevoyance? Si peu de vision?
De l'air, du renouveau : passez le relai !
S
A EN CROIRE LES COMMENTAIRES SUR FACEBOOK VOUS AVEZ AU MOINS REUSSI UNE CHOSE : DECHAINER LA HAINE DES ROYALISTES !
Je suis entièrement d'accord avec vous. Et les réactions haineuses sont la preuve que vous visez juste. Continuez. Bastien
M. Collomb est-il un socialiste ?
M. Collomb ne serait-il pas plus "Barriste" que socialiste ?
M. Collomb se dit social-réformiste qu'est-ce que cela veut dire ? Quel homme politique n'est pas pour la réforme aujourd'hui ? Mais de quelles réformes s'agit-il ? réactionnaires ou progressistes ?
M. Collomb qui se dit social-réformiste ne serait-il pas en fait un social-libéral aliéné à la finance qui est capable, comme M. Kouchner, Besson, Bockel and Co, de rejoindre l'UMP pour mettre en œuvre une politique qui va à l'encontre de l'intérêt de l'immense majorité de nos concitoyens. Si le PS souhaite toujours conquérir le poste de la présidence de la république, il doit choisir son camps et ses amis : soit la réaction libérale-financière, soit le progressisme populaire et citoyen.
M. Collomb est-il un socialiste ?
M. Collomb ne serait-il pas plus "Barriste" que socialiste ?
M. Collomb se dit social-réformiste qu'est-ce que cela veut dire ? Quel homme politique n'est pas pour la réforme aujourd'hui ? Mais de quelles réformes s'agit-il ? réactionnaires ou progressistes ?
M. Collomb qui se dit social-réformiste ne serait-il pas en fait un social-libéral aliéné à la finance qui est capable, comme M. Kouchner, Besson, Bockel and Co, de rejoindre l'UMP pour mettre en œuvre une politique qui va à l'encontre de l'intérêt de l'immense majorité de nos concitoyens. Si le PS souhaite toujours conquérir le poste de la présidence de la république, il doit choisir son camps et ses amis : soit la réaction libérale-financière, soit le progressisme populaire et citoyen.
@Anonyme...
Si le monde nouveau, c'est mentir aux français, leur faire croire que d'un coup de baguette magique rose, la France va renouer avec le plein emploi et la croissance, je n'y crois pas.
Certains courants du PS veulent encore faire croire que l'avenir passe par le grand soir.
Quid de leur attitude s'ils étaient ammenés à gouverner.
Comme monsieur Collomb l'a dit, dans nos régions, ce sont de présidents et des éxécutifs socio-réformistes qui sont aux manettes.
Et dont les bilans, et réalisations on été saluées le mois dernier.
Quant'à traiter gérard Collomb de social libéral, c'est mal le connaitre et surtout passer sous silence son bilan et ses réussites en matière de mixité sociale, d'égalité des chances à Lyon et dans l'agglomération lyonnaise.
Continuez ainsi monsieur Collomb, vous vous heurtez aux vieux conservatismes, d'où des réactions un peu violentes et caricaturales.
j' aurai honte de vos propos sur Segolaine Royal et vous vous dites issu du peuple de gauche, vous avez oublie vos origines allez vous rejoindre la cohorte des valets qui peuplent notre horizon politique?
Bonjour,
M. Collomb, votre interview dans le Monde affaiblit toute la gauche, cela renforce le président actuel !!
Pourquoi s'en prendre à une personnalité de votre parti ??
je pense qu'il y d'autres cibles plus importantes !!
Cordialement.
Un électeur des 47% de l'élection présidentielle de 2007.
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